Les droits de l'homme contre le peuple
Dès l'aube des années 1980, Marcel Gauchet avait eu conscience que si les démocraties européennes faisaient des droits de l'homme leur politique, la conséquence en serait pour elles de « se promettre à l'impuissance collective ». C'est de cette impuissance installée que les pays d'Europe occidentale - et la France plus que tous les autres - sont en train de mourir par incapacité à donner une réponse politique au grand défi de la confrontation sur leur sol avec l'islamisme conjugué à l'islam de masse.
. Jadis conçus pour protéger les membres des nations occidentales contre leurs gouvernants, les droits de l'homme « nouveaux» sont devenus une machine de guerre contre ces nations. Cette nouvelle religion séculière, centrée sur l'obsession de la non-discrimination, trace aux Européens le devoir de disparaître en souriant pour faire place à d'autres peuples et à d'autres civilisations. En somme, c'est une invitation implicite à une euthanasie collective, à un suicide forcément heureux puisque conforme aux exigences de la vertu.
Jean-Louis Harouel démonte avec une logique implacable les ressorts de ce mécanisme pervers. Nous ne sommes plus dans le cas de figure des droits d'un peuple face à son État, nous dit-il avec force, mais du droit d'un peuple d'être défendu par son État.