La Création du monde
Quatre amis – Edgar, un psychiatre ; André, un grand patron très subtil ; François, professeur de physique mathématique appliquée aux sciences de la vie ; et le narrateur – passent comme chaque année huit jours de vacances dans une île de la Méditerranée orientale. Edgar a apporté un manuscrit que lui a envoyé un certain Simon Laquedem. Il ne connaît rien de l’auteur. Le texte l’intrigue. Il voudrait savoir ce qu’en pensent ses trois amis. Le groupe décide d’en lire chaque jour quelques pages.
Dans son livre, Simon Laquedem raconte qu’il est la proie de rêves s’articulant les uns sur les autres au point qu’il n’arrive plus à les distinguer de la réalité… Un ange vient lui annoncer qu’il est le nouvel Abraham, le nouveau Moïse, le nouveau Mahomet et que Dieu insiste pour lui parler. Dieu lui apparaît et lui raconte successivement avec simplicité et clarté, parfois avec gaieté, à la stupeur des quatre amis, les origines de l’univers, le big-bang, l’espace et le temps, l’eau, l’air, la vie si tragiquement passagère des hommes, leur pensée et leur histoire, les dramaturgies du savoir, de l’ambition, de l’amour et du sexe.
Entre Bible et bande dessinée, entre texte sacré et canular, cette lecture quotidienne constitue une sorte d’odyssée risible de l’esprit qui provoque chez les quatre amis des réactions opposées. Pour Edgar, Simon est un fou dont les délires l’intéressent. Pour François, c’est un imbécile dont il combat les propos avec fureur. André s’en fiche un peu et le narrateur compte les coups. Au terme des huit jours, un double renversement – le groupe a été manipulé par le narrateur, mais le narrateur est peut-être manipulé par quelqu’un d’autre – donne comme un sentiment de vertige. Aux quatre amis d’abord. Et aussi au lecteur pour qui le livre tend à remplacer toutes les bibliothèques imaginaires et réelles.