Personne ne se sauve tout seul
Delia et Gaetano étaient un couple. À présent, ce n'est plus le cas, et ce soir, ils doivent apprendre à se revoir. Ils se retrouvent pour dîner dans une trattoria en plein air et à la mode, peu de temps après que Gaetano a décidé de rompre et défaire ce qui, auparavant, composait une famille. Il a déménagé dans un quartier vaguement malfamé, tandis qu'elle est restée dans la maison avec Cosmo et le petit Nico. Delia et Gaetano sont jeunes - trente-cinq ans, un âge où il est possible de tout recommencer. Mais leur colère est intacte, et leur chair, encore chaude et agitée. Ils rêvent d'aller en paix, mais sont tentés par d'autres corps, d'autres lieux, d'autres vies. Où se sont-ils trompés ? Le fait est qu'ils ne le savent pas. La passion des débuts et la rage de la fin sont encore dangereusement proches. Ils ont grandi dans une époque où tout semble avoir déjà été dit, où l'alphabet émotionnel est devenu confus. Ils échangent des mots qui ne parviennent pas à donner une voix à leur solitude, à leur urgence. Pourtant, les mots sont capables d'éclairs fugitifs, qui vont droit au coeur des souvenirs les plus déchirants, et mettent en scène, une calme soirée d'été, le drame intemporel de l'amour et du désamour. Dans la veine d'Écoute-moi, son grand texte sur les relations homme-femme, Margaret Mazzantini renoue avec le roman sentimental et nous offre l'autobiographie d'une génération : l'histoire des cendres et des flammes d'un couple contemporain, ses transgressions ordinaires et son aventure quotidienne. Sans la peur du lyrisme, sans l'écueil du pathos.