Dieu, les affaires et nous
Il est démocrate, il est libéral : cet écrivain n'a jamais cessé d'affirmer ses convictions. Si l'idée de faire de la politique ne lui a pas traversé l'esprit, le spectacle de la politique, du combat des idées, de la marche du monde l'a fasciné. Il s'est toujours engagé. Nous sommes liés au monde et il nous faut participer au grand jeu des événements qui nous entourent parce que nous dépendons de l'histoire et que l'histoire dépend de nous. Ces textes surprennent par leur fraîcheur et leur allant. Dix ou trente ans après, ils continuent d'exciter l'esprit et de donner les causes des événements actuels. On y trouvera des portraits de grands hommes, des reportages à l'étranger, bien sûr des commentaires et des prises de position sur la politique intérieure française. Il faut relire les écrits passés (et toujours actuels). Sinon comment juger ceux qui jugent et voir s'ils ont eu tort ou raison ? Comment savoir si un commentateur de l'actualité porte un regard juste sinon en vérifiant après coup ses analyses et ses prévisions ? Pour dire s'il est équitable, il faut attendre que la passion tombe et que l'histoire ait au moins commencé à faire son oeuvre. C'est donc un bel exercice de vérification auquel se livre l'auteur. Il s'est parfois trompé. Sur plusieurs points, les faits lui ont donné raison. Pendant toutes ces années, Jean d'Ormesson a observé le monde et les hommes et les femmes qui nous gouvernent. Prenez parti, dit-il, et trompez-vous sans trop de bassesses. Ceux qui ne défendent pas leurs amis sont ignobles. Ceux qui ne défendent que leurs amis sont aveugles. Il faut se débrouiller dans ce labyrinthe. C'est ce qu'on appelle l'honneur des hommes.