Là-bas, au loin, si loin...
Trois parties composent ce volume. Les deux premières illustrent les grands cycles romanesques de Jean Raspail : " La Patagonie " – avec Le Jeu du roi, Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie (Grand Prix du roman de l'Académie française) et Qui se souvient des hommes... – et " Les confins " – avec Septentrion et Sept cavaliers quittèrent la Ville au crépuscule par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée.
La dernière est constituée d'un seul ouvrage, inédit et inachevé, La Miséricorde. L'on croise dans la première partie un petit garçon rêvant d'un royaume et un roi de Patagonie, " par la grâce de Dieu et la volonté des Indiens de l'extrême sud du continent américain ", qui partageront leurs songes et leur destin ; un obscur avoué périgourdin, Antoine de Tounens, qui se fait conquérant et, là-bas, au loin, sous le nom d'Orélie-Antoine I er, se bâtit un royaume d'Araucanie et de Patagonie aux dimensions de son rêve ; enfin des indiens Alakalufs, qui se nommaient eux-mêmes " les Hommes ", venaient du fond des âges et vivaient si loin, en Terre de Feu.
Dans ces trois livres, Jean Raspail célèbre des vertus qu'il habille en costume traditionnel patagon pour les préserver de la médiocrité : le courage, la loyauté, la fidélité. Dans " Les confins " vivent des hommes libres, des hommes du refus qui, à l'étroit, quittent la Ville et partent vers l'inconnu, vers le Septentrion ou de l'autre côté du Fleuve, là-bas, au loin, si loin... Les deux livres racontent la même épopée, aux confins du réel et de l'imaginaire.
Dans La Miséricorde, roman inspiré d'une histoire vraie, dominent là encore les notions d'honneur et de fidélité, mais aussi d'indignité et de rédemption. Jean Raspail, qui se fait ici remueur de conscience, décrit dans un " Post-scriptum ", sans en révéler totalement le secret, la genèse de ce livre écrit entre 1966 et 2013. Ses protagonistes, qu'ils soient laïcs ou serviteurs de Dieu, marqueront à coup sûr les esprits.