Mauvaises nouvelles de la chair
ui d'autre que Marie Rouanet pourrait raconter avec grâce le fonctionnement des élevages en batterie, le mode de reproduction intensif des moutons, porcs, poulets, vaches et autres cochons... ?
Inséminations artificielles, gavages en tous genres n'auront plus de secrets pour le lecteur à qui elle n'épargne rien, pas même les horreurs de l'abattoir où «la mort donnée en série a des airs de massacre». Ce n'est pas tant la mort de l'animal que déplore Marie Rouanet mais l'élevage industriel, dont elle montre avec crudité, toute la cruauté. Si elle reconnaît des îlots sauvegardés, comme l'élevage de brebis pour le roquefort, elle s'insurge contre «la chair que nous consommons, génétiquement contrôlée, encasernée, scientifiquement élevée, nourrie, désaisonnalisée».
Un livre polémique et virulant pour dénoncer la malbouffe. Un essai pamphlétaire qui donne bien, et à dessein, c'est-à-dire avec froideur et précision, un tableau synthétique de la manière dont aujourd'hui sont élevés les animaux, comment on est passé de l'artisanat à l'industrie, du bon produit à la malbouffe.