Oser la bienveillance
L'émancipation des sociétés occidentales par rapport au moralisme dit « chrétien » nous empêche aujourd'hui de constater à quel point nous sommes encore conditionnés - au moins dans l'inconscient collectif - par une perception négative de la nature humaine. Nous croyons nous être libérés du « péché originel », mais ses ravages se font encore sentir, sous des formes sécularisées, jusque dans notre conception moderne de la psychologie, dans nos méthodes éducatives, dans notre vision de l'homme, de l'amour, de la violence, etc. Lytta Basset fait ici la généalogie de cette notion profondément nocive de « péché originel », qui remonte à saint Augustin, en contradiction avec les Pères de l'Eglise comme avec l'interprétation juive du livre de la Genèse. Elle montre comment ce pessimisme radical est totalement étranger à l'Evangile, et s'appuie sur les gestes et paroles de Jésus pour, au contraire, développer un autre regard sur l'être humain, qui nous invite naturellement à la bienveillance envers soi-même et envers autrui.