Un après-guerre amoureux
Un jour, le barbare s'avoua vaincu. Au fil de ses confessions, Jules Roy avait jusqu'à présent campé un personnage possessif, volontiers bourru et même un rien macho. Ses lecteurs n'en devinaient pas moins les failles sous le masque de la pudeur et de l'orgueil.
Au soir de sa vie, Jules Roy accepte enfin de publier les lettres adressées, au lendemain de la guerre, à la femme qui lui avait d'abord préféré Albert Camus, puis un étranger. Terrible blessure et superbe cri d'amour adressé à l'infidèle. Mais Jules Roy peut-il en vouloir à celle qui l'a quitté, puisque lui-même reconnaît à son premier rival un statut particulier, une prééminence intellectuelle et littéraire ? Comment reprocher à l'inconstante d'avoir succombé au charme devant lequel il a lui-même plié ?
C'en est trop. Julius rend les armes. Jamais il ne s'était montré si fragile. Jamais il n'avait été si attendrissant.