Balades des jours ordinaires
Partir loin n'est pas nécessaire au voyage, affirme Marie Rouanet dans ce recueil de balades qui sont comme autant de nouvelles. Certes il s'agit bien d'aller ailleurs, mais l'ailleurs est partout où l'on aborde avec les sens et l'âme aiguisés.
Que l'on soit dans la rue un jour de fête de la Musique ou à Bruxelles dans le souvenir de Bruegel et du "Massacre des Innocents", que l'on écoute hurler les loups en Lozère ou que l'on sente se refermer sur soi le silence d'un musée désert de campagne, l'important n'est pas ce que l'on voit. C'est tout ce que le lieu, le moment et les gens rencontrés éveillent de résonances, de nostalgies, d'émotions, de désirs et de faims.
« Je ne suis aventureuse, dit Marie Rouanet, que dans les voyages des jours ordinaires. » C'est vrai, à ceci près que pour cet écrivain aussi inquiet que jubilant, aussi sensuel que janséniste, il n'y a pas de jours ordinaires.