Vie de Napoléon
Elle fut écrite pour répondre à Madame de Staël qui, dans ses Considérations sur la Révolution Française, avait attaqué Napoléon, auquel Stendhal, qui le plaçait plus haut que César même, vouait une véritable passion... n'excluant pas la critique : "Emporté par la fureur quand on contrarie ses passions, mais plus susceptible d'amitié que de haine durable, entaché de quelques-uns des vices indispensables à un conquérant, mais non pas plus prodigue de sang ni plus indifférent envers l'humanité que les César, les Alexandre, les Frédéric, gens auprès desquels on le placera et dont la gloire va tomber tous les jours, Napoléon a été engagé dans plusieurs guerres qui ont fait répandre des flots de sang, mais dans aucune, excepté la guerre d'Espagne, il ne fut l'agresseur. Il a été sur le point de faire du continent de l'Europe une vaste monarchie. Ce projet, s'il a existé, est sa seule excuse pour n'avoir pas révolutionné les Etats qu'il conquit et n'en avoir pas fait des appuis de la France en les jetant dans la même route morale."