Conjurer la violence : Travail, violence et santé
Si certaines populations de jeunes gens développent des conduites violentes, c’est essentiellement à cause de la souffrance qu’engendre le non-emploi et non à cause du désœuvrement. C’est à cause de ce qu’implique pour l’identité personnelle la condition de désaffiliation. Et c’est pour lutter contre la souffrance et la maladie mentale, notamment la dépression et les idées suicidaires, qu’ils développent ces stratégies de défense.
Le développement de cette violence ne peut être contrôlé par la seule répression policière. Car l’analyse de l’activité concrète des policiers montre que certaines difficultés sont insolubles et qu’en leur imposant des objectifs trop élevés, on augmente encore la violence sociale.
Ne pas tenir compte de la centralité du travail dans les processus qui entretiennent la violence mène à de véritables erreurs politiques.
Existe-t-il d’autres voies que la répression pour enrayer ou prévenir la violence sociale ?
Oui, assurément !
C’est ce que s’efforce de montrer ce livre, issus des travaux de la Commission « Violence, travail, emploi, santé » qui, sous la direction de Christophe Dejours, a remis en mars 2005 son rapport dans le cadre de l’élaboration du Plan Violence et Santé (loi du 9 août 2004).
Car l’emploi, on le verra, constitue certainement le principal moyen de prévenir et d’enrayer la violence sociale.