Anne Perrier
Je m'arrête parfois sous un mot Précaire abri à ma voix qui tremble Et qui lutte contre le sable Mais où est ma demeure Ô villages de vent Ainsi de mot en mot je passe A l'éternel silence. Ces vers, extraits d'un recueil intitulé La Voie nomade, ont été écrits par Anne Perrier, née à Lausanne en 1922, dont Pierre Seghers avait en son temps publié un recueil (Pour un vitrail, 1955). Sa poésie, que l'on rapproche parfois de celle d'Emily Dickinson, se situe à mi-chemin des vertes floraisons et des paysages désertiques, de la vie partagée et de la solitude, de la parole et du silence. Cette œuvre forte et limpide, exigeante dans sa simplicité, unit la violence du sentiment tragique à la recherche obstinée de la joie.