Léopold Sédar Senghor - NE
Femme nue, femme noire je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel Avant que le Destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie. Ces vers, extraits de Chants d'ombre, disent mieux que de longs préambules vers quelle sensualité, quelle incandescence, quelles hauteurs intellectuelles et humaines nous entraîne la poésie de Léopold Sédar Senghor (1906-2001). Cet homme d'exception ne fut pas seulement le premier agrégé de grammaire issu du continent noir, puis le premier président du Sénégal indépendant. Chef de file de la négritude aux côtés d'Aimé Césaire, il fut et demeure surtout l'une des très grandes voix de la poésie francophone. Son œuvre, qui est à la fois chant, parole et musique, incantation et prière, ombre et lumière, trouve sa source sur les terres fauves de l'Afrique. Le présent ouvrage redonne vie au texte qu'Armand Guibert consacra à Senghor dans la collection " Poètes d'aujourd'hui " en 1961. Enrichi d'une étude inédite de Nimrod, écrivain qui revendique l'héritage du poète, il donne à lire les grands textes d'une œuvre qui se déploie de Chants d'ombre (1945) aux Elégies majeures (1984).