La ballade du mauvais garçon
« Ce livre qui, en quelque sorte, commence par la fin, vient à la suite de Quartier charogne. Je l'ai voulu joyeusement chaotique. Un peu comme si j'avais ouvert des malles dans mon grenier, j'ai tiré, au hasard, des lambeaux de mémoire encore bien conservés que j'ai disposés au fil du récit, entremêlant les années de prison (à la maison centrale de Loos-lez-Lille) et les années d'après la peine. Par un cheminement assez particulier et grâce à certaines rencontres capitales, j'espère donner à voir comment passer de la rubrique des faits divers à la page culturelle d'un journal sans jamais retomber dans l'ornière de la criminalité. Les amours, les oranges et les orages, les difficultés à entretenir une relative oisiveté nécessaire à la création dans un monde où le travail qu'on ne trouve plus est devenu la valeur suprême, voilà la matière du livre. Les squats, la vie au ras du trottoir, la démerde, les copains et les coquins, les artistes, les gens bien et les autres, ceux qui se la pétaient et qui sont morts, et ceux, toujours vivants, que je ne vois plus. Après Bleu de chauffe, ma vie a pris un cours plus paisible. Moins croustillante mais plus reposante, elle ne me semble pas mériter que je m'y attarde, c'est pour ça que le récit s'arrête au jour où j'ai reçu le télégramme de Jean-Marc, dans ma petite maison de l'Allier, en plein centre de la France. » Nan Aurousseau. Comme dans "Quartier charogne", la gravité et l'émotion côtoient le comique et le burlesque. Dans "La ballade du mauvais garçon", récit dont le fil rouge déroule six années de prison, on casse du plâtre pour récupérer une machine à écrire, on s'aime dans un fourgon J7, on croise François Truffaut, on dîne avec Claude et Anne-Marie Berri, on boit du Ricard avec Gainsbourg et on tourne avec Khaled et Dany Boon dans cette autre vie d'Aurousseau, moins connue que celles du taulard et de l'écrivain, celle du cinéaste qui attend son heure.