Nous serons des héros

« Les nuits où je ne dormais pas, j'ouvrais le velux et je m'installais sur le toit, j'étais le seul dans la cité à jouir de ce privilège, passer la nuit à la belle étoile, dans le plus grand secret. Le ciel était-il le même qu'au Portugal, les constellations étaient-elles visibles depuis la lucarne de la prison de Peniche où mon père avait été enfermé ? » En ce début des années 1970, Olivio et sa mère viennent de fuir la dictature portugaise. Désorientés et vulnérables, ils s'installent dans une banlieue lyonnaise et emménagent bientôt chez Max, un rapatrié d'Algérie, avec qui ils espèrent un nouveau départ. Max accepte mal l'adolescent si peu viril flanqué de son chat ramené du Portugal, et refuse que l'animal entre dans la maison. La tension monte peu à peu dans cette famille mal assemblée et chacun finit par rêver de son paradis perdu. Olivio se lie à Ahmed, un immigré algérien de son âge, auprès de qui il trouve tendresse et réconfort, malgré les jeux dangereux auquel il le soumet. Et malgré les sous-entendus de Max, qui voit d'un mauvais oeil que les deux garçons se rapprochent. Alors que se profile la révolution portugaise, et la question du retour au pays, le combat entre la lumière et la violence sourde qui tend tout le texte va s'exacerber dans cette confrontation des destins jusqu'à l'irréparable. Olivio devra sortir de l'ombre de son père, mort en héros dans les geôles de Salazar, se confronter à cette figure absente pourtant si prégnante, et devenir un homme.