JE NE SUIS PAS DIAM'S
Fawzia Zouari, alarmée par les crispations communautaires et les dérives de l'islam en France, décide de s'adresser avec vigueur à l'un de ses symboles les plus éclatants : la chanteuse populaire Diam's, qui incarnait une certaine modernité. Et qui, aujourd'hui, s'expose de nouveau au public. mais sous un voile ! Tunisienne, musulmane elle-même, l'auteur, implacable mais toujours posée, démontre que le voile n'est pas une obligation du Coran. Elle rappelle que la plupart des femmes aspirent à se libérer de telles obligations vestimentaires, qui accompagnent généralement une organisation sociale coercitive et justifient un ensemble de violences morales et physiques. « Non, Diam's, vous n'êtes pas un exemple à suivre pour les femmes musulmanes. Je ne vous reconnais pas comme représentante de ma religion et de ma culture, je ne vous autorise pas à parler en mon nom et au nom de nos soeurs. En soumettant toute votre vie au mariage et à la maternité, et ce dans la réclusion, en abandonnant votre carrière, vous vous pliez à une loi fabriquée par des hommes, et non à l'islam que l'on m'a enseigné et auquel j'adhère. » Par ailleurs, Fawzia Zouari dénonce la représentation ostentatoire qu'incarne Diam's, en réalité une revendication identitaire qui menace les valeurs de la République. Au lieu de travailler à réconcilier la nation avec ses musulmans, elle porte préjudice à ses coreligionnaires. Elle montre que l'affichage du religieux relève du prosélytisme et traduit, plus qu'une conviction spirituelle, les choix politiques d'un islam intégriste. L'auteur, qui, en 2004, a plaidé pour la tolérance envers le voile, s'engage aujourd'hui avec passion en faveur d'un islam des Lumières, un islam intégré dans le pays de la laïcité dont elle défend les valeurs. À rebours de certains enfants de France qui ne se veulent « pas Charlie ».