L'arbre du pays Toraja
« Qu'est-ce que c'est les vivants ? À première vue, tout n'est qu'évidence. Séparer le vivant du mort. Être avec les vivants. Être dans la vie. Mais qu'est-ce que cela signifie profondément, être vivant ? Quand je respire et marche, quand je mange, quand je rêve, quand j'urine, suis-je pleinement vivant ? Quel est le plus haut degré du vivant ? » Le dernier roman de Philippe Claudel est un peu sa Grande Bellezza. Un cinéaste au mitan de sa vie perd son meilleur ami, qui est aussi son producteur, Eugène, drôle et déroutant personnage. Entre deux femmes magnifiques, entre le présent et le passé, dans la mémoire des visages aimés et la lumière des rencontres inattendues, Kundera au bar de l'hôpital, Piccoli au rire éclatant, le narrateur réfléchit « sur la part que la mort occupe dans notre vie ».
Alors, ce tombeau d'Eugène devient une promesse de vie, et l'on échappe à la mélancolie pour se réconcilier avec nous-mêmes.