La dent d'Adèle
Ni creuse, ni fausse, ni plus dure qu'une autre, Adèle n'en a pas moins la dent, jour et nuit. Une fringale chez elle, qui va de pair avec l'amour. Dans son souvenir, chaque homme a sa spécialité : Luc et la truite au bleu, Bernard et les pizzas, Julien et le caviar d'aubergines, Gérard et le lapin en gibelotte... Avec Paul, son mari, c'est dans un restaurant grec que se conclut le contrat. Mais cette perpétuelle affamée éprouvera toujours le besoin de varier ses menus. On ne peut s'empêcher de partager sa gourmandise, ses élans, sa saine boulimie, merveilleux refuge contre l'angoisse. Car derrière le primesaut d'un récit léger comme un sorbet, il y a peut-être la gravité sans histoire de quelque aveu. {La Dent d'Adèle} ne croque pas le morceau, et Marie-Louise n'en fait pas un plat ; c'est une romancière qui possède la discrétion des vrais écrivains.