Défense de Narcisse
Narcisse, c'est l'écrivain d'autofiction d'aujourd'hui. On lui reproche son impudeur, son égocentrisme, son amoralisme. En autant de chapitres qui reprennent ces accusations, Philippe Vilain leur fait un sort. Rappelant les origines du genre, de saint Augustin à Montaigne, il montre que le reproche d'égocentrisme fait à ce qui ne s'appelait pas encore " autofiction " a toujours existé, et a toujours été faux. Loin de chercher à promouvoir son " moi " dans une entreprise publicitaire, l'écrivain d'autofiction vise au contraire à une leçon plus générale. Narcisse, ce n'est pas seulement moi, Narcisse, c'est nous. Ne se plaçant pas uniquement sur le terrain théorique, Philippe Vilain évoque sa relation avec Annie Ernaux, qui a elle-même écrit un livre sur le sujet. Une expérience devenant des livres successifs, n'est-ce pas l'objet même de l'autofiction ? Le livre se conclut par un long et passionnant entretien avec Serge Doubrovsky.