Les dimanches de Louveciennes : Chez Hélène et Pierre Lazareff
Sophie Delassein est journaliste au service culturel du Nouvel Observateur. Elle a déjà publié plusieurs biographies : Rappelle-toi Barbara, Aimez-vous Sagan, Gala pour Dali, ainsi qu'un livre d'entretiens avec Maxime Leforestier.
Que se passait-il au cours des dimanches des années 1950-1970, à Louveciennes, dans la maison d'Hélène et Pierre Lazareff ? C'était le centre nerveux, mondain, politique de la France de l'époque. Ministres, industriels, artistes, s'y retrouvaient autour du couple mythique des Lazareff. On y refaisait les gouvernements, les journaux, les rumeurs… Ce livre, fondé sur une formidable enquête et des documents inédits, se propose ainsi d'en savoir plus sur les deux êtres - si différents ! - qui recevaient alors avec faste...
Depuis leur rencontre au milieu des années trente, Hélène et Pierre Lazareff n'ont eu qu'une passion : le journalisme. Et avant de recevoir à Louveciennes, leur terrain de jeu favori s'appelait " Paris-Soir ", " Marie-Claire ", " Match ", " France-Soir ", " Elle "… Avec Jean Prouvost pour patron, Pierre Lazareff a, en effet, inventé la presse populaire et, bien plus tard, le reportage d'actualité télévisé avec une émission devenue culte : " Cinq colonnes à la Une ". Quant à sa femme, Hélène, elle crée dès 1945 " Elle ", cet hebdomadaire féminin dont il existe désormais des versions dans le monde entier. Dès sa création, Pierre a accompagné et soutenu son épouse dont le tempérament slave l'a obligé à vivre sur de véritables montagnes russes.
Malgré tout ce qui a pu les séparer, puis les réunir, Hélène et Pierre resteront unis jusqu'à la mort de Pierre en 1972. Mais ce fut un couple qui, si l'on y regarde de plus près, se révèle complexe. Dans ce livre, on trouvera ainsi les lettres inédites et enflammées que Pierre Lazareff écrivit à Mag Bodard, son amante, sa " seconde épouse ". Cette biographie d'un couple nous replonge dans l'âge d'or de la presse en France. Une presse qui faisait alors la pluie et le beau temps et qui vivait, grâce à ces innovations, dans une opulence qui rend aujourd'hui nostalgique.