Pas de pitié pour Martin
Il est laid. Il est gros. Il n'a pas d'amis. Il a un travail ingrat dans une usine de papier toilette. Il est la risée et le souffre-douleur de tous ses collègues. Il vit toujours chez sa mère, une ignoble harpie qui le harcèle de ses moqueries à longueur de journée.
Bref, à quarante ans, Martin Reed est un parfait loser, et son existence n'est qu'une pathétique litanie d'humiliations.
Un matin, en voulant arracher un bout du pare-choc abîmé de sa voiture, il se blesse. C'est la main ensanglantée qu'il arrive au bureau - où, pas de chance, l'attend la police, venue enquêter sur le meurtre horrifique d'une de ses collègues. L'engrenage infernal se déclenche : Martin est arrêté et écroué, dans l'indifférence de tous (y compris de sa propre mère).
Pourtant, même les plus grands poissards ont des anges gardiens ; en l'occurrence, c'est la jolie inspectrice Albada qui, seule à douter de sa culpabilité, prendra notre malheureux en pitié. Grâce à elle, faute de preuves suffisantes, Martin est relâché. Mais le sort s'acharne : à peine est-il sorti de prison que Martin apprend son licenciement. Le soir même, il va au bureau récupérer ses affaires - et se fait sauvagement violer par sa secrétaire, perversement émoustillée par ses déboires judiciaires. Quand, le lendemain matin, on retrouve le cadavre de la secrétaire, tout recommence à zéro. Cette fois, pour Martin la Poisse, c'est la chaise électrique à coup sûr.
Le malentendu vire au cauchemar - à moins qu'il ne s'agisse pas d'un malentendu et que Martin ne soit pas tout à fait le pauvre type qu'on croyait…