Il faut laisser maisons et jardins
A lire la dernière strophe du poème de Ronsard, dont Marcel Schneider s'est ici inspiré, " Adieu chers compagnons, adieu mes chers amis, Je m'en vais le premier vous préparer la place ", on devine avec mélancolie que ce livre est aussi un Adieu. Dans la lignée de L'Eternité fragile, cette architecture du temps recomposé qui forme ses Mémoires, Marcel Schneider se souvient. Les figures amies ou admirées sont évoquées ici avec précision : Lise Deharme et André Breton, un Julien Gracq muet qui aime les mondanités, Jean Vilar avant le Festival d'Avignon, un Lord Byron musical, un Nijinski érotico-mystique, une Denise Bourdet en Panthéon des gloires défuntes, un portrait de Robert de Montesquiou, ainsi qu'un long essai sur Proust et le faubourg Saint-Germain.