Cap Kalafatis
Résumer ce roman, c'est le tuer : on se demande à chaque page ce qu'il va s'y passer, dans l'atmosphère d' «inquiétante étrangeté » où le lecteur évolue avec son narrateur.
Pâques 1991 : Nicolas, étudiant en sciences politiques, 23 ans, roule en vélomoteur jusqu'à une plage déserte du Cap Kalafatis sur l'île de Mykonos.
Barbara, même âge, y bronze très dénudée et apparemment seule.
Il tente en vain de la séduire jusqu'à ce que José, un quinquagénaire de 90 kilos, débarque sur le rivage en planche à voile et ne les surprenne.
José et Barbara se livrent devant Nicolas à des confessions exhibitionnistes qui mettent le jeune homme mal à l'aise.
Et voilà que peu à peu, ce couple improbable rend le départ du tiers impossible et l'invite à partager son dîner.
Plus de trente ans de différence d'âge entre eux, leur complicité est évidente, leur duplicité aussi, mais que veulent-ils vraiment : le dépouiller, le soumettre, se jouer de lui ?
Un jeu, vraiment ? « Un moqueur joue, deux complotent », et c'est bien d'un complot qu'il va s'agir dans ce triangle amoureux.
Qui menace qui ? L'assurance-vie de trois millions contractée par José au bénéfice de Barbara nous emmène-t-elle vers l'intrigue prévisible du « facteur sonne toujours deux fois » ?
Trop simple : nous sommes chez Besson, qui a plus d'un tour dans son sac à malices...