Police
Un soir d'été caniculaire, au commissariat du XIIème, après une journée harassante, trois policiers, Virginie, Érik et Aristide, acceptent de faire équipage pour la soirée. Le centre de rétention voisin est en feu, on tente d'y contenir les étrangers sans-papiers, les services sont débordés. Alors on les charge, eux, d'une mission inhabituelle. Eux, ce sont trois flics en tenue, des flics de base, ceux dont on ne parle jamais, les bons à tout faire de la police.
Ce soir, la mission consiste à reconduire à la frontière un étranger dont la demande d'asile a été rejetée. L'homme, un Tadjik, ne sortira pas d'un silence inquiétant mais son dossier indique qu'un retour au pays est synonyme d'une mort certaine. Le temps d'un trajet de 25 km, le trio va vivre un dilemme déchirant, mené par Virginie, pour qui ces heures sont également cruciales : le lendemain à la première heure, elle va avorter de l'enfant qu'elle porte de sa relation adultère avec Aristide. Lui s'y refuse, tente de la dissuader encore, lui lance des allusions et des regards insistants dans le rétroviseur. Elle s'arcboute pour ne pas fléchir, ne pas douter, oublier cet amour insensé. Mais le drame de cet inconnu atone, tétanisé, fait exploser toutes les évidences, toutes les certitudes, jusqu'à la confrontation finale, sur le tarmac brûlant de Roissy-Charles-de-Gaulle, où ces quatre vies s'apprêtent à basculer. Comment être soi, chaque jour, chaque seconde, dans le monde tel qu'il va ? Comment exercer un métier impossible, faire respecter l'ordre sans se renier soi-même ?
Dans ce roman d'une formidable efficacité dramatique, Hugo Boris condense en quelques heures d'un huis clos tendu à l'extrême une histoire qui embrasse les choix personnels les plus profonds et la responsabilité collective la plus vaste.