Cavalleria rusticana et autres nouvelles siciliennes
« Ce sont des gens du peuple, frustres, tout d'une pièce, sans rendez-vous avec la culture –reliés aux dures conditions de vie qui les façonnent. Je veux dire qu’à la fatalité passionnelle, qui soudain les agresses, viennent s’ajouter les fatalités historiques, sociales, économiques : la misère, la faim, un labeur écrasant ou alors pas de travail ; la malaria. Sans parler d’une justice de classe corrompue ; de l’oppression conjointe de l’Église et des grands propriétaires fonciers ; d’une mentalité quasi magique où règne, tout puissant, un code d’honneur prêt –il n’y a pas d’autres recours- à laver dans le sang la moindre offense. Bref, la passion se trouve, ici, intégrée à la vie quotidienne. Il en résulte, en premier lieu, qu’elle se charge parfois d’une révolte informulée et d’autant plus virulente, contre un ordre de chose inique et, aussi, contre le sort. Les deux étroitement mêlés, le plus souvent dans la conscience crépusculaire de ces êtres primitifs qu’affectionne Verga. D’où leurs réactions explosives. »