Cellule 107
Quand j’appris, au cours de recherches sur la justice de l’épuration, que Pierre Laval, lors de sa dernière nuit, avait eu pour interlocuteur René Bousquet dans sa cellule à Fresnes, je demeurai étonné. Aucune mention n’est faite du contenu de cet entretien dans les ouvrages consacrés au procès et à l’exécution de Laval, en octobre 1945. À l’évocation de cette ultime rencontre entre ces deux hommes marqués d’infamie, mon imagination s’éveilla. Chacun avait œuvré, dans le cadre de ses fonctions sous Vichy, à la réalisation de crimes contre l’humanité. À défaut de connaître la vérité, j’imaginai cet ultime dialogue entre Laval, qui sait qu’il va mourir, et Bousquet, convaincu qu’il sortira au mieux de son épreuve judiciaire.
R. B.