Une petite femme
Son vrai nom est Ada. Son fils l'appelle Peggy. Jamais "maman". Il est son confident, son frère, son admirateur. Ou son amoureux. Souvent, elle n'est pas là. Elle mène comme elle peut sa vie de comédienne. Entre deux engagements, entre deux amants furtifs, elle espère le succès qui lui échappe. Avec elle, il découvre de bonne heure ce que c'est qu'attendre auprès d'un téléphone qui ne sonnera pas. Ils s'aiment à leur façon, pudique, passionnelle. Peut-être veut-elle qu'il soit sa revanche, plus tard. L'auteur de Mon père américain a choisi ici de parler de sa mère comme d'une femme à part entière. Et aussi de lui, et du drôle de couple qu'ils formaient. Mêlant l'impudeur et la retenue, l'émotion et l'humour, la confidence et l'ellipse, dans un récit où le "mentir-vrai" est le gage d'une bouleversante sincérité, il fait de sa vie un roman, comme s'il voulait nous dire que la vie n'est rien d'autre que le premier des romans. Roberts contant sa mère Peggy erre en apparente décontraction, avec la dramatique franchise d'un Paul Léautaud... Il sème en pointillé des petits cailloux de souvenirs poignants qui balise son texte son texte d'une douloureuse intensité. Pierre Marcelle, Libération. Jean-Marc Roberts n'a jamais été aussi libre, aussi juste, aussi allègrement tendre et joyeusement émouvant. Josyane Savigneau, Le Monde.