Pouvoirs et limites de la psychanalyse, tome 2 : La Révolte intime
La culture et l'art modernes témoignent d'une intimité révoltée. Sommes-nous capables d'en déchiffrer les avancées et les risques ; d'en renouveler les enjeux ? Tel est l'objet de La Révolte intime, qui reprend le cours donné par Julia Kristeva à l'université de Paris VII Denis-Diderot pendant l'année universitaire 1995-1996. Ayant démontré, dans le volume précédent, que la révolte est indispensable aux êtres humains pour acquérir une vie psychique et la développer en créativité, l'auteur explore dans ce deuxième volume l'expérience intime. L'intimité n'est pas un égoïsme à l'abri des conflits sociaux, mais une révolte contre les stéréotypes de la société moderne, dominée par la technique et les médias. L'expérience analytique permet de comprendre certaines logiques paradoxales de cette révolte : l'interprétation et le pardon, le hors-temps de l'inconscient, le fantasme dans la mémoire, l'image et le cinéma. Trois oeuvres parmi les plus inquiètes de la littérature contemporaine - Aragon, Sartre et Barthes - affirment leur intimité révoltée dans la culture de l'image. L'Imaginaire de Sartre définit l'image comme une liberté, son anarchisme et ses Mots préfigurent les logiques de la révolte contemporaine. Roland Barthes analyse les désirs secrets sous-jacents aux mythologies manipulatrices, ausculte les abîmes qu'aurait connus un " constructeur de langage " comme Loyola, et réhabilite le " discours amoureux ". Aragon enfin, mystificateur et homme de pouvoir, dévoile certaines faiblesses et de multiples facettes dans Blanche ou l'Oubli, et permet de lier l'intimité révoltée, son sens et son non-sens, aux conflits politiques de ce siècle.