Eux autres, de Goarem-Treuz
" Outre que l'évolution de la descendance est une loterie, le devenir d'une fratrie est imprévisible. Chacun cultive son jardin où s'épanouissent à l'âge adulte des visions discordantes de leurs jeunes années et c'est à croire parfois, après l'envol du nid, que certains enfants n'ont jamais été frères et sœurs. " Eux autres, de Goarem-Treuzest avant tout le récit des destins croisés de sept enfants Nicolas, Angèle, Maurice, Julienne, Monique, Irène et Etienne, nés à la campagne. Destinées très différentes, comme souvent dans les familles nombreuses ; le pitoyable se mêle au tragique, et l'ordinaire à l'imprévu. C'est aussi le récit de la traversée des Trente Glorieuses par des ruraux que la ville envahit. De quoi décontenancer Gwaz-Ru et Tréphine, les parents nés à l'aube du XXe siècle. Monique, par exemple, fréquentera les bals traditionnels des années 1950, Irène se rendra à Solex dans des boîtes où l'on danse le rock... Enfin, c'est la narration de la disparition programmée d'un monde rural trop proche de la ville. Dans le troisième tiers du livre, écrit sous la forme d'un journal que tient Angèle, l'aînée des sœurs verra, vers l'an 2000, les bulldozers raser la ferme. Comme dans Les Filles de Roz-Kelenn, les personnages auront parcouru tout un siècle et illustré, par leurs trajets, la transformation des lieux, des mœurs et des esprits.