Le Regard de la grenouille
Après Moi, Dora Maar, après L'Impératrice, après nombre de romans et de personnages, Nicole Avril s'avance pour la première fois à visage découvert : " Je déteste la pudeur, cette coquetterie de femmes laides ou qui se croient telles. Je n'aime pas non plus l'exhibition. On m'accuse de prendre un plaisir excessif à me glisser dans la peau de l'autre, à m'abriter derrière le masque de mes personnages. Je réponds que je ne me cache pas, je me multiplie. " Aujourd'hui Nicole Avril parle en son nom. Elle écrit son histoire et c'est la nôtre qu'elle interroge. Avec ses guerres et ses passions intimes. Ses blessures et ses amours. Avec cette allégresse et cette ardeur qui ont le goût brutal des convalescences. Elle sait regarder en face les désastres du jour, qu'ils soient de Nanterre ou de Bagdad, de Moscou ou d'Alger. Elle sait aussi éclairer d'une lumière forte et subjective les personnalités qu'elle a rencontrées, présidents de la République ou artistes. Pour elle, tout procède de l'écriture et tout y retourne