Les pantoufles du samouraï (1)

Auteur : Patrick Cauvin
Editeur : Plon

Depuis une bonne quarantaine d'années, il n'a plus écrit une ligne. Même pas pour les voeux de Nouvel an. Il ne connaît plus personne. Il est seul dans la ville. Il a 84 ans. Et si ce matin-là il reprend la plume, c'est qu'il a une sacrée bonne raison. Tout démarre dans l'épicerie. Celle située derrière chez lui, celle où il n'était jamais entré. Ce qui s'est passé là, il n'est pas près de l'oublier. Vous non plus. Julien Pétrard entame son journal intime à l'aube de sa 83e année. Que l'on se rassure, s'il se livre à cet exercice, ce n'est pas pour décrire sa vie solitaire enfouie au coeur d'une vieille maison d'un vieux quartier d'une vieille ville provinciale, ce n'est pas davantage pour dresser la liste des 100 000 petites et grandes misères qui accablent les hommes de son âge ni pour revivre les souvenirs de son lointain passé amoureux. Si Pétrard se lance dans cette entreprise, c'est qu'il a une raison majeure : Il y a quelques jours, en pénétrant dans une boutique de son quartier pour acheter des cigarettes, un étrange marchand lui a révélé le nombre de paquets qu'il lui restait à fumer. Très exactement quatorze. Pas un de plus. Il n'y a qu'une explication : cet homme est fou. Lorsque le facteur lui apprendra deux jours plus tard qu'il n'a plus que douze lettres à recevoir, les choses se compliquent. Pétrard a les pieds sur terre, solidement posés dans ses pantoufles. Il ne croit ni au surnaturel, ni au supra normal, ni à Dieu ni à Diable. Une idée lui vient alors : et s'il était la victime dune machination ? Il s'en ouvre à sa vieille et unique copine, une octogénaire très enrobée, veuve d'ambassadeur avec qui il partage certains soirs des surgelés arrosés de grands Bordeaux. La thèse de la machination s'effondre et voilà qu'une jeune vendeuse de centre commercial lui apprend que le caleçon qu'il doit acheter sera son dernier. On a beau avoir de l'humour, ce qui est le cas de Pétrard, cela commence à faire beaucoup et même trop. Pourquoi donne-t-on à Pétrard autant d'indices concernant sa mort à venir ? Nous avons tous un certain nombre de paires de chaussures à porter, de biftecks à avaler, de films à voir, de chansons à fredonner, de femmes à aimer... Nous ignorons ces nombres, c'est ce qui nous permet de vivre... Pétrard, lui, les connaît. Son journal est-il un tissu d'inventions, le produit d'un esprit dérangé ou tout cela repose-t-il sur une éclatante vérité ?

18,50 €
Parution : Avril 2008
240 pages
ISBN : 978-2-2592-0547-4
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