DERNIER MOT (ANNULE)

Claude Chabrol a vécu et créé masqué. Ses films, miroirs minutieux, cruels et caustiques dans lequel se reflétaient ses contemporains, ne révèlent que certaines facettes de sa personnalité complexe. S’il parlait volontiers aux médias, l’énigmatique cinéaste ne se confiait jamais, toujours protégé par la dérision, l’ironie et les mots d’esprit. Il y a quelques mois, il avait pourtant pris la décision d’écrire ses mémoires.
Pour la première fois, cet homme paradoxal, jovial et grave, bavard et secret, souhaitait se livrer. Le 12 septembre 2010, la mort l’a surpris alors qu’il était sur le point d’achever la rédaction de ses souvenirs. Une façon de conserver une part de mystère ? Sur un ton aussi feutré que sincère, où le rire n’est jamais loin, Claude Chabrol parle d’argent, de sexe, d’amour, de la mort. Quelques mois avant sa disparition, il revient sur son enfance, sur les rencontres de sa vie ? Celle avec Isabelle Huppert, son actrice fétiche, ou celle avec Stéphane Audran qui sera son épouse jusqu’en 1980.
Et il raconte, sans cesse, sa seule passion : le septième art. Chez Chabrol, la vie et le cinéma ne font qu’un. Comment devient-on Claude Chabrol ? Nul mieux que le portraitiste caustique de la bourgeoisie française, qui a désormais trouvé sa place au Panthéon cinématographique mondial, ne pouvait livrer les clefs de sa vie et de son oeuvre.