Rester debout
Un an après l’agression du 21 novembre 2020 qui l’a placé au cœur de l’actualité, Michel Zecler prend la plume et témoigne pour la première fois.
Il lui faut raconter cette histoire qui est la sienne, de l’enfance en Martinique jusqu’au 17e arrondissement de Paris, en passant par sa jeunesse tumultueuse à Bagneux ou son ascension dans les coulisses du rap français… pour ne rien oublier de cet avant, panser les blessures, préparer le procès, continuer à vivre et saisir ce qu’il se produit quand une violence sourde et arbitraire s’invite dans la vie d’un homme causant une véritable déflagration ressentie jusqu’au sommet de l’État.
« Cette affaire a tout balayé. Elle me pousse à tout relire avec un autre regard, à faire du rangement dans mes souvenirs, je ne l’ai jamais fait. Il y a tant de choses que je n’ai jamais dites, tant d’événements que j’ai effacés de ma mémoire, tant de scènes qui expliquent ce qui s’est passé dans ma tête à cet instant précis de mon existence. Alors, il faut faire le tri, essayer de comprendre, ranger les choses dans les bonnes cases, mais pas seulement pour moi, aussi pour ceux qui ne peuvent pas
parler, pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’être filmés au moment de leur agression, et pour ceux qui sont morts. À force de relier les points, peut-être trouverai-je un semblant de réponse à cette question qui me ronge et m’empêche encore parfois de dormir : Pourquoi ? »