Une ville
Denis Robert a inventé une ville. Ii a imaginé les bâtiments, les maisons, les quartiers, les usines, les boutiques, les cafés, et bien d'autres choses encore. Il a peuplé l'endroit de centaines de milliers de personnes parmi lesquelles il a choisi une trentaine d'hommes et de femmes qui sont devenus les héros de son roman.
Qu'y a-t-il de commun entre un serveur de bar assassiné, des ouvriers menacés de licenciement, un champion d'athlétisme sur le déclin, un policier maniaque, un juge obsédé par les écoutes téléphoniques, une journaliste dépressive, un banquier amnésique, une ouvrière indomptable, un patron de région amoureux, des adolescents sataniques, un haut fonctionnaire à deux doigts d'être mis en examen et un photographe qui croit toujours à la révolution ? Une même interrogation sur le sens de leur vie, peut-être. Ou une même soif d'amour, de bien-être, d'argent, de pouvoir, de sexe, de plaisir. Ça ne marche pas toujours comme ils voudraient, ils souffrent, ils crient, ils enragent, ils trichent, ils mentent, ils trahissent, ils haïssent... Comme tout le monde. Ils tuent même, parfois. Longtemps, Denis Robert a enquêté et rédigé des articles pour Libération, puis il a écrit des livres (Chair Mathilde, Pendant les affaires, les affaires continuent, Notre héros au travail, Le Bonheur, Révélation$, La Boîte noire) et réalisé des films qui ont fait de lui l'un des meilleurs connaisseurs européens de la lutte contre la délinquance financière. C'est probablement dans ce roman qu'il exprime le plus justement ce double mouvement d'effroi et de jubilation qu'éprouve tout individu normalement constitué au spectacle de l'infinie complexité des comportements humains.