La Guerre de Crimée
Le 30 novembre 1853, l'escadre de l'amiral Nakhimov détruit la flotte turque d'Osman-pacha dans le port de Sinope, sur la mer Noire - qui devient un lac russe. L'expansionnisme tsariste au détriment des possessions ottomanes met ainsi en péril l'équilibre européen. La France de Napoléon III prend alors l'initiative d'une intervention, à laquelle se rallie l'Angleterre de Victoria. Le 27 mars 1854, les deux pays déclarent la guerre à la Russie. Commencent deux années d'expéditions et d'opérations très dures. Ce sont les mésententes entre alliés, la succession des chefs, de Saint-Arnaud à Pélissier, les épisodes fous comme la charge de la brigade légère, puis glorieux, conduisant à la prise de Sébastopol en septembre 1855 et à la victoire entérinée au Congrès de Paris. Dès lors, la France retrouve en Europe la place qu'elle avait perdue après Waterloo. Pourtant, en dépit de noms acclimatés chez nous - l'Alma, Malakoff, Sébastopol -, les soldats de Crimée ont été abandonnés par l'histoire. Voici rendue à sa vérité cette guerre où l'héroïsme et la tragédie côtoient des conceptions et des techniques militaires nouvelles, qu'il s'agisse de la projection de dizaines de milliers d'hommes à quatre mille kilomètres de distance, de la mise au point du navire cuirassé ou de l'utilisation de l'obus explosif. Cet ouvrage a été augmenté et entièrement revu depuis sa première édition.