La Vendée et la Révolution
La "Vendée" n'est pas une éruption de plus, intervenue en pleine Révolution française, ni la révolte des réacs ou des passéistes. Elle est le premier "orage" idéologique qui s'abat sur la France contemporaine et dont certaines traces sont toujours repérables. La dénonciation du complot, la peur des ruraux, la crainte des populations maritimes, la volonté de ruiner le pouvoir des Girondins, tant de nuées idéologiques, historiques et sociales ont cristallisé dans un événement qui a frappé comme la foudre et qui semblait né d'une logique inéluctable. Son déroulement l'a confirmé : rejet de l'"ennemi", recours à la violence débridée de la "guerre civile" et des "machines de guerre". Le travail a été achevé par la mémoire : la "Vendée" a compté par l'échec de son action, plus que par sa reconnaissance. La région est née de sa défaite. Et la mémoire nationale de la Révolution s'est fabriquée autour de ce conflit emblématique autant qu'autour de la Terreur.