11 NOVEMBRE 1918
A l'occasion de la commémoration du 90e anniversaire de l'Armistice, Marc Ferro, dont La Grande Guerre et La Révolution de 1917 sont devenus des classiques, a accepté de raconter en images l'histoire du 11 novembre 1918, resté dans les mémoires comme un jour de liesse à nul autre pareil puisqu'il mettait fin à quatre ans d'un carnage inconnu jusqu'alors.
En confrontant les textes et les images, le présent ouvrage retrace les derniers mois de la guerre, les étapes menant à l'armistice, la façon dont le 11 novembre a été célébré à travers toute la planète, jusqu'aux malentendus de cette journée, source d'une amertume durable chez les combattants quelle que soit leur nationalité.
La paix est revenue, reste à payer le prix d'une guerre qu'incarnent aussitôt ces mutilés, ces veuves, ces exilés et tout le peuple de ceux qu'on nomme les Anciens combattants. Pour mettre en scène la fin de cette guerre, ce livre ne se contente pas d'y faire figurer ceux qui l'ont conduite, Clemenceau, Wilson, Pétain ou Guillaume II. Il laisse aussi la place à d'illustres anonymes dont on a retrouvé l'image d'alors, de Gaulle capitaine prisonnier, Hitler caporal gazé, Staline commissaire aux armées. Ceux-ci, que l'Histoire a mis en scène plus tard, que faisaient-ils le 11 novembre 1918 ?
Accompagnant 200 photos, pour la plupart oubliées ou peu connues, le texte de Marc Ferro donne la mesure et le sens de cet événement inouï que représente le 11novembre 1918. Les lecteurs y retrouveront son talent de conteur pédagogique qui a fait le succès d'Histoire parallèle.
Le 11 novembre 1918 est resté dans les mémoires comme un jour de liesse à nul autre pareil puisqu'il mettait fin à quatre ans d'un carnage inconnu jusqu'alors. En confrontant les textes et les images, le présent ouvrage nuance la réalité et met au jour les malentendus de cette journée, source d'une amertume durable chez les combattants quelque soit leur nationalité. Si à Paris les vainqueurs dansent et pavoisent, à Berlin les vaincus font de même car, dans leur esprit, ils n'ont pas perdu la guerre, le sol de leur patrie étant resté inviolé. Tout autre sera leur état d'esprit lorsqu'ils apprendront les clauses de l'armistice et celles du traité de Versailles qui les désignent comme agresseurs et exigent d'eux des réparations. Quant à d'autres belligérants, le 11 novembre 1918 ne signifie pas la paix. Les Russes, qui se croyaient sortis du conflit depuis la paix de Brest-Litovsk, sont en pleine guerre civile. L'Europe centrale, en proie à un immense mouvement de populations, est à la recherche de nouvelles frontières qu'elle n'acquerra que très lentement. Il n'est jusqu'à l'Orient où Turcs, Grecs et Arméniens n'ont de cesse de se massacrer. La paix revenue non sans mal, le bilan apparaît écrasant : quatre empires ont éclaté, une révolution a abouti, mais au prix de combien de victimes ? Ce prix, fallait-il le payer ? Dès lors, ce conflit que chaque camp avait cru juste de son point de vue apparaît absurde.