Mémorial de Sainte-Hélène. Le manuscrit retrouvé
Il aura donc fallu deux siècles pour que soit retrouvé et publié le document qui servit à composer l'un des plus fameux ouvrages de l'histoire de France, le Mémorial de Sainte-Hélène.
En effet, le conseiller d'Etat Emmanuel de Las Cases, qui accompagna Napoléon dans son exil en 1815, dut le quitter seize mois plus tard. Et ce n'est qu'en 1823 qu'il fit paraître son Mémorial, devenu la bible des nostalgiques de l'Empire et une source essentielle de l'historiographie napoléonienne, fondé sur ses conversations avec l'Empereur, réelles ou supposées, car il apparut vite que ce récit était parfois trop beau pour être tout à fait vrai. Pour en juger, il aurait fallu disposer du manuscrit original, rédigé à Sainte-Hélène presque sous la dictée de Napoléon. Or les Anglais l'avaient confisqué en expulsant Las Cases. Les quatre historiens qui le publient aujourd'hui l'ont retrouvé récemment à la British Library, où il sommeillait incognito depuis deux cents ans. Cette aventure éditoriale apporte un éclairage précieux et souvent inattendu sur ce que l'Empereur a vraiment dit, et que Las Cases avait enrichi et enjolivé. Ainsi la voix de Napoléon se fait plus proche et plus authentique.