La Paix
Bras droit de Georges Clemenceau, André Tardieu a été l'un des principaux négociateurs français du traité de Versailles du 28 juin 1919. Il en raconte la gestation et la difficile élaboration depuis la signature de l'armistice le 11 novembre 1918 et la conférence de Paris. Acteur et témoin privilégié, il défend avec brio la position française, déjà très critiquée notamment par le maréchal Foch, Bainville et Keynes, dans cet ouvrage publié en 1921 et qui n'avait jamais été réédité. Remarquable styliste, celui que Léon Daudet surnommait « le Mirobolant » est aussi et surtout un analyste hors pair en matière de politique étrangère. S'il insiste sur les résultats obtenus par son mentor (récupération de l'Alsace-Lorraine, réparations, démilitarisation de la rive gauche du Rhin, désarmement de l'Allemagne, etc.), il ne cache rien des fortes tensions avec les Alliés (Italie, Angleterre, États-Unis) et s'inquiète à bon droit de la fragilité d'un accord déjà handicapé par la chute de Clemenceau, la méfiance de Londres et le retour de Washington à l'isolationnisme. Un texte aussi intelligent que prophétique, dont la valeur est soulignée par Georges-Henri Soutou dans sa présentation.