Le diable sur la montagne
En Haute-Bavière, sur le plateau riant de l'Obersalzberg, au-dessus de Berchtesgaden, un petit politicien vint s'oxygéner puis s'installer à l'aube des années 1920. De coquettes pensions en maisons amies, il finit par adopter ces lieux qu'il disait indispensables à ses rêves et à la réflexion. Il s'y sentait si bien qu'il y acquit un joli chalet ; entièrement transformé, il prit le nom de « Berghof ». Et c'en fut fini de la tranquillité de la montagne sous la coupe des anges noirs du maître des lieux. On expulsa des populations, on construisit des casernes, des villas pour dignitaires, un théâtre, des cités pour travailleurs ; on traça des routes jusqu'au sommet du mont Kehlstein pour y bâtir un « nid d'aigle ». Pour finir, on creusa 5 km de souterrains pour échapper aux bombardements alliés. Ce lieu appartenait désormais à l'histoire.