La Flèche du temps
"Le très ironique romancier anglais Martin Amis a choisi dans La flèche du temps de nous raconter une histoire à reculons. Vertige temporel assuré. (…) Le papa de Martin, le romancier Kingsley Amis, s'était fait connaître autrefois en Grande-Bretagne pour son appartenance au groupe des Angry Young Men, comme John Osborne ou Allan Sillitoe. Qui dit colère dit révolte. Bref, une forme d'espérance. Mais, dès lors que tout est joué et que le pire nous attend ? A la colère du père succède l'ironie du fils. "On ne peut rien faire avec le passé, vous ne pouvez le changer", souligne-t-il. Cette fois, on ne lui donne pas raison. Car si on raconte le passé à l'envers, on le change précisément. Et du tout au tout. Son livre le démontre. Le héros de La flèches du temps, à mesure que se mettent les pendules à l'envers, se retrouve à New York, puis à Lisbonne en 1949, puis à Rome. A vingt-cinq ans, le voilà enfin médecin nazi à Auschwitz. (…) Humour macabre, fantaisie déplacée sur l'Holocauste ? Mais si justement la folie narrative de Martin Amis ne faisait que souligner une folie plus invraisemblable encore…".