La conjuration des imbéciles
" Le héros de La Conjuration des imbéciles est un gros dingue d'une trentaine d'années qui porte casquette et pantalon de tweed, et répond au doux nom d'Ignatius Reilly. Ce fou (pas si fou que ça d'ailleurs...) vit avec sa mère, qui abuse du Moscatel, dans une vieille masure de La Nouvelle-Orléans. Ignatius a des idées, plein d'idées, pour racheter le genre humain en voie de perdition dans la société déliquescente des années 60. Il noircit des cahiers d'une prose quasi moyenâgeuse. S'essaie à plusieurs métiers, dont celui d'archiviste dans une fabrique de pantalons et de vendeur de hot-dogs dans les rues les plus pourries du quartier français. Forcément, rien ne marche, Ignatius vit dans des nimbes philosophiques incompatibles avec la réalité. [...] John Kennedy Toole enchevêtre toutes ses destinées avec une maîtrise parfaite. L'écrivain, qui avait à peine une trentaine d'années quand il a écrit ce chef d'œuvre s'est suicidé quelques années plus tard parce que sa prose n'avait pas de succès. "
Anne Le Stang, La Charente libre