Lettre à un képi blanc
En 1974, Bernard Clavel publie Le silence des armes, un roman qui est un violent réquisitoire contre la guerre et la chose militaire. Résistant durant sa jeunesse jurassienne, engagé volontaire ensuite, Clavel, au contact de son ami Louis Recoin, l'anarchiste apôtre de l'insoumission, s'engage alors dans un pacifisme et un antimilitarisme militant. Une de ses devises, empruntée à Hugo, "Otez les armées et vous ôtez les guerres" est accrochée dans son bureau, de son propre aveu, de même que la phrase de Gide "Le monde, s'il doit être sauvé, le sera par les insoumis". La réaction et la critique ne se font pas attendre. Une revue militaire, sous la signature d'un certain caporal Mc Seale, l'agonit d'injures. C'est le signal de cette lettre réponse. Clavel, s'adressant à ce militaire bien intentionné, patriote et choqué, lui adresse une réfutation fraternelle et féroce : un cri de haine contre toutes les tueries, les tortures.