Meurtre sur le Grandvaux
1844, dans le Haut Jura sur le plateau du Grandvaux près de Dole : après un long voyage, Ambroise Reverchon, roulier de son état (l'ancêtre de nos routiers internationaux), rentre à la ferme familiale. Sa fille Emilienne l'y accueille et, avec cette rudesse propre aux montagnards solitaires durs à la tâche et sans état d'âme, elle lui apprend que sa mère est morte, trois mois auparavant, et qu'elle-même attend un enfant. Ambroise, tout aussi laconique, lui demande alors simplement de ramener le père de l'enfant à naître. Ce dernier, Léo Seurot, un boisselier originaire de Dôle, a pris la fuite mais il est vite rattrapé par Reverchon. Arrive l'été : Emilienne et Léon se sont mariés, Ambroise prépare son prochain voyage vers Bayonne et l'Espagne, mais il ne veut pas partir avant la naissance de l'enfant. Malheureusement, Emilienne fait une fausse couche. Le roulier ne part donc qu'à l'automne et sur la route, s'ébranlent six voitures et six chevaux chargés de roues de comté, d'horloges, de sabots, de tonneaux. A Lons, Ambroise rencontre deux connaissances, le forgeron et l'aubergiste. Là, le destin bascule lorsqu'ils lui confient avec embarras qu'un bûcheron nommé Badoz se vante partout de coucher avec sa fille. La vengeance de Reverchon sera terrible : après être remonté sur le plateau et avoir épié toute la nuit sa propre ferme, il surprend sa fille et le bûcheron dans son propre lit.