Miserere, tome 3

Chassés des villes par le chômage, la misère - après la crise de 1929 - des colons acceptent de partir en Abitibi où - selon le gouvernement - des arpents de bonne terre seront mis à leur disposition. Certains d'entre eux arrivent ainsi à Saint-Georges d'Harricana au début de l'hiver. On leur attribue des terres dans la forêt. Ils vont devoir abattre des arbres, défricher, bâtir des campes (maisons de bois) où ils pourront se loger. En attendant, hommes, femmes, enfants sont hébergés dans une grande bâtisse. Peu à peu, la vie s'organise. Mais, bientôt, l'un d'eux, Cyrille Labrèche se heurte au prêtre qui dirige leur petite communauté et décide de partir. L'agent des terres lui propose alors d'autres arpents plus éloignés. Là, il doit se débrouiller seul. Il défriche, abat des arbres, construit un campe et, peu avant Noël, sa femme et ses enfants le rejoignent. Quelques jours plus tard, c'est le drame. Le campe s'enfonce dans la terre. On lui a donné des terres asséchées qui ont été inondées lors de fortes pluies... Obligés de quitter leur maison, ils partent à Saint-Georges, à pied. Mais le redoux est terminé et il gèle terriblement. Ils arrivent épuisés. Elodie, la femme de Cyrille, qui a eu les pieds gelés, doit être amputée de plusieurs orteils. Peu après, Cyrille trouve du travail dans la forêt. Lorsqu'il regagne Saint-Georges, il apprend que sa femme est repartie à Montréal avec les enfants. Elle a promis qu'elle reviendrait lorsqu'ils auraient une autre maison. Désespéré, il trouve cependant du réconfort auprès de ses amis colons - le prêtre est reparti vers des contrées moins rudes - Il se joint à eux, retrouve sa terre. Ils l'aident à bâtir son campe. Ensemble, ils défrichent, labourent ces terres désolées arrachées à la forêt.