Les Noces de Claudine
"J'ai écrit ce livre comme on saigne. Claudine nous avait été ravie à quelques jours de ses dix-huit ans. J'ai pensé que mon devoir était d'écrire pour rester dans son sillage. Nous étions encore dans sa lumière. Il ne fallait pas que nous la laissions s'éteindre. Sa mort aurait été trop absurde. Un an après sa disparition tragique sur la route, je me suis mis à écrire, dans la douleur. Jour après jour, pendant un an, j'ai tenu le journal de Claudine. J'ai essayé de comprendre l'incompréhensible. J'ai été révolté. J'ai essayé de trouver un sens, avec ma foi toute bête de charbonnier. Je n'ai rien percé du mystère. Il ne me semblait pas possible que Claudine ne fût pas promise à d'autres noces. Vingt-cinq ans après, je le pense toujours."