NOIR COMME D HABITUDE
Il suffit parfois d'un objet. Ce fauteuil en rotin, par exemple. Croisé le temps d'une exposition, en cure thermale. Ce fauteuil qu'elle connaît, qu'elle a aimé. Ce fauteuil qui dit les âmes mortes et réveillent des silences. De douloureux silences. D'autres fois, il suffit d'une trace de pas dans la neige. Et ce sont des départs qui vous reviennent. Des événements mineurs, en passant, des riens d'une effrayante banalité : comme des pannes d'électricité peuvent dire l'une après l'autre cinquante ans de mariage... Le compteur qui tourne. Le temps qui passe. Et qui s'arrête. Dix-huit nouvelles impitoyables, courtes et noires, tragédies quotidiennes, habituelles, tranches de vie d'un gâteau bien amer...