Moi qui vous parle
De Primo Levi, chacun connaît l'inoubliable récit qu'il écrivit à son retour d'Auschwitz. Des souvenirs du lager, il sera peu question ici, mais bien plutôt du jeune garçon qu'il était en y entrant. D'une enfance timide et bourgeoise, à Turin, de la chimie qui fut sa première passion (et son autre métier), des livres, de l'amitié, d'un parcours scolaire soumis aux lois fascistes, des premiers émois amoureux, de la montagne et du goût du risque - témoignage rare, précis et pudique de celui qui devint, malgré l'horreur et à travers elle, « un homme ».
Cette conversation en forme de confession que Primo Levi entama avec Giovanni Tesio dans les semaines qui précédèrent sa disparition devait constituer le matériau de sa biographie autorisée. Une discussion à jamais interrompue.