Les terres occidentales
« Je me situe très nettement dans la tradition picaresque, celle que trace le Voyageur infortuné, l'un des premiers romans du picaro (écrit par Thomas Nashe en 1954), le Satiricon de Petrone et aussi, bien sûr, le voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline. Avec la tradition picaresque, il n'y a plus qu'un ou plusieurs protagonistes qui se déplacent souvent, à la faveur d'un voyage réel ou imaginaire au cours duquel ils connaissent un certain nombre d'aventures et de mésaventures - plus souvent des mésaventures - sans la forme dirons-nous très arbitraire du roman qui s'est développé au XIXe siècle. Grâce à ce type de construction, chaque chapitre doit vous plonger dans une certaine attente, vous placer dans un suspense, vous devez alors parcourir tout le chapitre suivant avant d'en revenir, avec un troisième, à l'intrigue du premier ! Evidemment, ce n'est pas ainsi que les choses se passent dans la réalité. C'est une forme tout à fait arbitraire. » (Le colloque de Tanger, W. Burroughs)