Appels téléphoniques
14 récits, 14 fragments de biographies, d'autobiographie, d'auto fiction où Roberto Bolaño évoque l'ombre inséparable de toute existence, l'obscur plus vaste que la vie.Les récits rappellent combien est commun le côtoiement de la folie, de la mort, des abîmes chez tous les êtres. Appels téléphoniques c'est cela : dans toutes les destinées, sous les pas des êtres les plus quelconques, les plus indifférents ou les plus aimés, s'ouvrent toujours des abîmes, sous le récit d'une anecdote curieuse se devine l'énigme absurde de la mort, du hasard, de l'art.Ce sont quatorze récits qui révèlent la part d'ombre de chacun, les abîmes intimes des êtres que Bolaño nous livre ici. Un vieil écrivain argentin, exilé en Espagne, survit à force de concours littéraires, rongé par la disparition de son fils. Une ancienne star du porno, agonisante dans une clinique de Nîmes, se souvient de son amour pour Jack, atteint du sida. Un adolescent, déjà un peu marginal, rencontre à Mexico un homme énigmatique, toujours armé, peut-être un tueur, et se lie d'amitié avec lui. Un engagé espagnol, envoyé sur le front russe lors de la Seconde Guerre Mondiale, se fait capturer par les partisans et découvre sous la torture que l'art sauve. Un écrivain sans talent, que tout semblait destiner à la collaboration, sauve de la déportation des hommes de lettres qui l'ignorent. Des récits qui sont des échos, des allusions à d'autres récits, des fragments avec lesquels Roberto Bolaño compose une sorte de puzzle drôle et émouvant, où nous est rappelé le caractère énigmatique de la condition humaineIl y a aussi bien sûr quelques réflexions sur la littérature et les artistes. Ainsi, dit Bolaño à sa manière amusée, l'art, à condition peut-être qu'on s'y trompe, peut, littéralement, sauver la vie.Traduit de l'espagnol par Robert Amutio« Bolaño est partout dans ces histoires où se côtoient femmes superbes de tendresse et actrices porno au bord des larmes, détectives sauvages et petits bandits que l'amour révèle à al vie, fous littéraires de la pire espèce, écrivains érudits et médiocres et autres perdants héroïques des lettres latino-américaines, fascinés par la violence et le fascisme. Autant de personnages que leur folie fragilise et magnifie. » (Page des libraires, François Reynaud)